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Interview de Benoît Hétet

Directeur Marketing & Communication chez Fédération Française Handisport

Bonjour Monsieur Hétet, pour commencer, pourriez-vous vous présenter ?

Bonjour, je suis Benoît Hétet, directeur de la communication de la Fédération Française Handisport (FFH). Je suis issu d’un cursus plutôt universitaire puisque je suis titulaire d’une formation en communication audiovisuelle que j’ai complété par une maîtrise en information et communication des organisations et des institutions. Je suis passé par une agence web et j’ai finalement intégré la FFH en 2002 en tant que chargé de communication. Nous n’étions que deux à l’époque dans ce service et aujourd’hui je suis responsable d’un pôle qui compte sept à huit personnes, ce qui est plutôt confortable étant donné la taille de notre fédération. Enfin, je m’occupe en parallèle de toute la communication des équipes paralympiques depuis les Jeux Paralympiques d’Athènes en 2004 et je me rends donc à PyeongChang en mars pour accompagner les équipes françaises.

Quelle est la principale fonction de la Fédération Française de Handisport ? 

Tout d’abord, c’est une fédération reconnue d’« utilité publique », dirigée par le Ministère des Sports qui fixe les objectifs pour les Jeux Paralympiques. D’ailleurs, comme les fédérations pour sportifs valides, nous sommes encadrés par des comités dans le cadre des Jeux Olympiques. Parmi eux, on compte le Comité Paralympique et Sportif Français ainsi que l’IPC (International Paralympic Comity, équivalent du CIO pour les valides). Notre rôle principal est de développer la pratique du sport pour les personnes en situation de handicap physique et sensoriel en venant en aide aux clubs, en sensibilisant dans les écoles, et en promouvant tous les bienfaits de l’handisport pour une personne en situation de handicap.

Quelle différence y a-t-il entre la FFH et la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA) ?

En fait, nous n’avons pas le même public. La FFH s’occupe des personnes en situation de handicap physique et sensoriel alors que la FFSA s’occupe des personnes en situation de handicap psychique et mental. Notre fédération a été plus exposée ces dernières décennies puisque seules les personnes en situation de handicap physique et sensoriel ont été admises aux Jeux Paralympiques. Mais depuis 2012 et les Jeux de Londres, le handicap psychique et mental a été réintégré (ce qui n’est pas le cas pour les Jeux d’Hiver). Ces deux fédérations participent désormais toutes les deux à ces Jeux. 

Comment sont choisis les sports qu’encadre la FFH ?

Le choix des sports est fait par rapport aux sports paralympiques qui sont les plus exposés et qui répondent aux attentes du Ministère. Ensuite, il y a des sports plus complexes et originaux comme le foot-fauteuil qui n’est pas simplement une version handi du sport de base mais plutôt une création qui a pour but de s’adapter au public handicapé.

 

Quel est personnellement votre rôle en tant que directeur de la communication ?

Mon premier objectif est très simple : attirer un maximum de personnes et, compter un maximum de licenciés dans nos rangs. Pour cela, il faut des portes d’entrée et on a actuellement 1400 clubs qui sont encadrés par des comités régionaux et départementaux. En plus de cela, il y a des clubs qui sont affiliés à des fédérations de valides. Aujourd’hui, nous comptons 33745 licenciés et ma principale mission est de faire augmenter ce chiffre et de faire connaître les actions de la fédération. 

 

 

 

Quelle stratégie mettez-vous en place pour atteindre cet objectif ?

Depuis quelques temps, on a décidé de se concentrer sur les jeunes et sur le sport santé. C’est-à-dire, montrer à quel point le sport peut avoir un effet thérapeutique. On se concentre moins sur les figures célèbres de l’Handisport comme cela a pu être le cas par le passé. Cela donne une image trop compétitive qui peut devenir un frein à l’adhésion de nouvelles personnes qui ne recherchent pas forcément la performance. Toutefois, les champions peuvent tenir un rôle d’ambassadeur pour raconter leurs histoires, rassurer les enfants et les parents sur une pratique que l’on peut considérer à tort comme un risque alors qu’elle renforce la confiance en soi, le rapport avec le corps et surtout l’autonomie. 

Quelles évolutions avez-vous rencontré ces dernières années ?

Les chiffres montent donc c’est encourageant. On peut s’appuyer médiatiquement sur la presse écrite et surtout sur la presse régionale et puis on a connu quelques temps forts comme aux Jeux de Londres où la finale de céci-foot a été diffusée et surtout Sotchi où les Jeux ont été diffusés en intégralité. Finalement, quand on prend un peu de recul, on remarque que le Handisport bénéficie d’une couverture plutôt généreuse par rapport à certaines disciplines de valides qui sont sous-médiatisées. Cela provient certainement des valeurs du Handisport qui donnent une bonne image et du fait que le sport est un bon moyen pour faire passer des messages autour du handicap.

Quel avenir peut-on imaginer pour la FFH ?

Il y a une véritable évolution positive puisque certains sports ont été intégrés dans les fédérations de valides comme le Judo notamment. Il y a des questions qui se posent alors : est-ce que les fédérations de valides encadrent suffisamment les groupes handisports ? Quel rôle aura la FFH à l’avenir ? Concernant les fédérations de valides, il faut continuer à être vigilant. Ce sera peut-être le rôle de la FFH à l’avenir : être dans une optique de conseil, d’encadrement et de complémentarité avec les fédérations de valides.

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